Ces accidents peuvent survenir :
- lors du transport, car les sources radioactives intenses sont transportées par la route, rail, bateau, voire avion ;
- lors d’utilisations médicales ou industrielles de radioéléments, tels les appareils de contrôle des soudures (exemples, grammagraphes, aiguilles à usage médical contenant de l’iridium 192) ;
- en cas de dysfonctionnement grave sur une installation nucléaire industrielle et particulièrement sur une centrale électronucléaire ;
L’accident le plus grave aurait pour origine un défaut de refroidissement du cœur du réacteur nucléaire.

Risques
On distingue deux types d’effets sur l’homme :
- les effets non aléatoires, dus à de fortes doses d’irradiation. Il s’agit de malaises, nausées, vomissements, brûlures de la peau, fièvre, agitation, qui interviennent quelques heures ou quelques semaines après l’irradiation. Au dessus d’un certain niveau d’irradiation, l’issue fatale est certaines ;
- les effets aléatoires, engendrés par de faibles doses d’irradiation. Ils peuvent se manifester longtemps après l’irradiation (plusieurs années). Les manifestations sont principalement des cancers et des anomalies génétiques.
Contamination et irradiation internes
Un rejet accidentel d’éléments radioactifs provoque une contamination de l’air et de l’environnement (dépôt de particules sur le sol, les végétaux, dans l’eau, dans les cours d’eau, les lacs et les nappes phréatiques). Dans le cas où l’homme inhale les éléments radioactifs ou ingère des aliments contaminés, il y a contamination interne de l’organisme.
Réglementation
La sûreté des installations nucléaires repose sur le principe de la pleine responsabilité de l’exploitant, sous le contrôle des autorités de sûreté.
Au sein des pouvoirs publics, les ministres en charge de l’industrie et de l’environnement, ont conjointement la responsabilité des questions relatives à la sûreté des installations nucléaires de base (INB). Les installations nucléaires de base intéressant la défense nationale et classées secrètes (INBS) relèvent d’une organisation administrative différente.
Les installations nucléaires importantes sont classées « installations nucléaires de base » (INB). La législation spécifique des INB définit le processus réglementaire de classement, création, construction, démarrage, fonctionnement et démantèlement de ces installations.
La législation fixe également les règles de protection des travailleurs et du public contre les dangers des rayonnements ionisants.
Les rejets d’éléments radioactifs dans l’eau et dans l’air font l’objet d’autorisations délivrées par décrets et assortis de limitations et de conditions techniques. De même, les règles à appliquer pour les transports d’éléments radioactifs constituent un volet particulier de la réglementation du transport des matières dangereuses (TMD).
Prévention
La prévention consiste principalement en la réduction du risque à la source. La sécurité d’une installation est assurée par :
- sa conception, qui conduit à mettre en place des systèmes s’opposant à la dissémination des produits radioactifs ; – la qualité de la réalisation ;
- la surveillance constante de l’installation, au moyen de systèmes automatiques et manuels ;
- la qualité et la formation du personnel.
De plus, l’Etat exerce un contrôle sur les installations nucléaires, par le biais de l’autorité de sûreté nucléaire (ASN). Elle s’appuie sur des inspections réalisées par les inspecteurs de la Direction générale de la radioprotection et de la sûreté nucléaire (DGRSN) , ainsi que par ceux des divisions nucléaires (DIN), existant au sein de certaines directions régionales de la recherche, de l’industrie et de l’environnement (DRIRE).
Organisation des secours
Au sein d’une installation nucléaire de base (INB), l’exploitant doit mettre en place une organisation interne permettant de pallier à tout incident, d’en limiter les conséquences et de la remettre en état sûr. Cette organisation est décrite dans un plan d’urgence interne (PUI), soumis à l’approbation et au contrôle de l’autorité de sûreté nucléaire (ASN).
Au delà des limites de l’établissement, le préfet a la possibilité de mettre en œuvre le plan particulier d’intervention (PPI) établi préventivement par ses soins et portés à la connaissance des communes concernées.
Les consignes générales du PPI peuvent être complétées par un certain nombre de consignes spécifiques au risque nucléaire. Sur ordre de la préfecture, il peut être demandé à la population résidant dans une zone de 5 km autour de l’installation accidentée (cas d’une installation électronucléaire) d’absorber des pastilles d’iode.
Le plan PIRATOME peut aussi être déclenché dans le cadre d’une diffusion d’un agent contaminant radioactif « bombe sale ».
Une centrale électronucléaire est une centrale électrique utilisant l’énergie thermique produite par un réacteur nucléaire. Bombe sale : bombe artisanale composée d’une mélange d’explosifs et d’éléments radioactifs appauvris.
Intervention de la gendarmerie
Outre ses missions générales de sécurités des personnes et des biens, et de maintien de l’ordre public qui lui incombent en cas d’accident survenant dans les installations ou lors d’un transport, la gendarmerie sera appelée à apporter, dans toutes les situations créant un risque radiologique, son concours avec ses moyens en personnel et en matériel, spécialisés ou non dans le domaine radiologique.
La gendarmerie intervient également dans le cadre du plan ORSECRAD qui un plan d’organisation des secours, en cas d’accident créant un risque radiologique grave. Il est complété par les plans suivants :
Plan d’urgence interne (PUI)
Chaque installation susceptible de créer des risques radiologiques graves, et notamment chaque centrale nucléaire, est pourvue d’un plan d’urgence interne mis en œuvre à l’initiative et sous l’autorité du responsable de cette installation. Ce plan doit prévoir notamment l’articulation de ses propres dispositions avec le plan particulier d’intervention des secours extérieurs établi pour cette installation. La gendarmerie peut intervenir aux accès de l’établissement pour faciliter la circulation.
Plan particulier d’intervention (PPI)
Chaque installation susceptible de créer des risques radiologiques graves fait l’objet d’un plan particulier d’intervention des secours extérieurs. Les plans particuliers d’intervention ont un caractère opérationnel et couvrent la gamme complète des risques d’incidents ou d’accidents, avec ou sans conséquences radiologiques. Ils précisent, de façon plus détaillée que le plan ORSECRAD, les mécanismes d’intervention éventuelle des divers services qui auraient à participer aux opérations de protection et de secours. L’application des plans particuliers d’intervention à la suite d’un accident ne préjuge pas le déclenchement éventuel du plan ORSECRAD si la gravité si la gravité de la situation vient à le justifier ;
Plan particulier de protection (PPP)
La plupart des installations nucléaires font l’objet d’un plan particulier de protection contre la malveillance, qui prévoit l’application d’un certain nombre de mesures de surveillance, d’alarme ou de protection matérielle. La gendarmerie possède une cellule nationale nucléaire-radiologique-biologique-chimique (C2NRBC) et un sous- groupement NRBC (SGO-NRBC). La C2NRBC a vocation à intervenir, sur demande de concours ou sous réquisition, sur l’ensemble du territoire métropolitain. Elle peut être activée seule en sa qualité d’expert et accompagne systématiquement tout ou partie des unités du sous-groupement opérationnel NRBC projetées, vis-à-vis desquelles elle a, d’un point de vue technique, autorité. Quand la mission peut être programmée, la cellule est projetée à l’avance pour permettre la préparation de l’intervention des moyens spécialisés du sous-groupement NRBC.
Exemple de risque
Le 21/12/2021, la centrale nucléaire de Tricastin, dans la Drôme, a relevé une présence anormale de tritium dans l’eau souterraine de la nappe située sous la structure. La direction assure que l’eau est prisonnière de l’enceinte et ne peut en aucun cas se répandre en dehors.
Il s’agit de la 2ème fuite de tritium déclarée en 2 ans. La direction de la centrale du Tricastin, dans la Drôme, explique avoir déclaré le 15 décembre dernier un « évènement significatif pour l’environnement » à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN).
Quels sont les risques du tritium sur l’environnement ?
Explications dans le document PDF :
Aspects sanitaires du tritium
Voir le document PDF de l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) :