Lundi 3 décembre 2018, au Théâtre de la Porte Saint-Martin, à Paris, le biologiste Pablo Servigne comparaissait devant la cour du Tribunal pour les Générations Futures d’Usbek & Rica. Devant un jury citoyen tiré au sort dans la salle, le co-inventeur du terme « collapsologie » – qu’on peut définir comme une démarche d’étude de l’effondrement de notre société industrielle et de ce qui pourrait lui succéder – a dû répondre à trois chefs d’accusation : « défaitisme », « sectarisme » et « démarche pseudo-scientifique ». Compte-rendu d’un procès dense et musclé.
Son arrivée à la barre déclenche un tonnerre d’applaudissements, et même quelques cris de groupies. Ingénieur agronome, biologiste, Pablo Servigne est indéniablement populaire. Du moins chez les spectateurs qui ont déjà visionné ses vidéos et lu les trois livres qu’il a co-écrit à ce jour. Car malgré l’enthousiasme de ses fans, il n’est pas si évident que la majorité des spectateurs présents lundi 3 décembre au Théâtre de la Porte Saint-Martin était si familière que ça avec la question de l’effondrement.
Pour cerner la pensée du collapsologue quadragénaire à la voix douce et aux cheveux en bataille, un petit retour dans le temps s’impose. En 2015, Pablo Servigne et Raphaël Stevens publient Comment tout peut s’effondrer (Seuil). Ils y écrivent que la Terre est maintenant si abîmée qu’elle ne pourra plus alimenter encore longtemps nos différents « systèmes » (alimentaires, énergétiques, sanitaires, etc.). Et donc que ces derniers risquent fort de s’effondrer de notre vivant, faute de ressources suffisantes, entraînant avec eux nos infrastructures et nos institutions. Ce n’est techniquement pas la « fin du monde », mais ça y ressemble. Et ils baptisent « collapsologie » l’étude de cet effondrement annoncé.
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