Par Alexandre Boisson
Et si « GOG et MAGOG »* était empêché par les réseaux sociaux?
Aujourd’hui, la scène géopolitique mondiale n’est plus le théâtre traditionnel des conflits armés, mais plutôt un champ de bataille subtil où la conscience joue un rôle central. Les démocraties, jadis considérées comme des forteresses impénétrables, sont désormais fragilisées de l’intérieur par des réseaux sociaux plus libres en Occident que dans les régimes autoritaires. Cette évolution marque un tournant majeur dans la dynamique mondiale.
Au Moyen-Orient, les BRICS adoptent une position quasi-immobile face aux événements entre Israéliens et Palestiniens, non par inertie, mais en raison de la montée de la géopolitique de la conscience. Ce phénomène inédit déjoue les attentes d’une troisième guerre mondiale conventionnelle et révèle plutôt l’émergence d’une nouvelle forme de conflit, où la puissance s’exerce à travers les perceptions.
Les atrocités de la Seconde Guerre mondiale avaient jadis façonné les calculs géopolitiques au Moyen-Orient dès 1948. Aujourd’hui, le comportement d’un pivot stratégique de l’Occident est observé, et les images qui en sont véhiculées se déploient à la vitesse de TikTok, réseau social d’intérêt chinois. En 2023, les jeunes générations occidentales remettent en question certaines légitimités historiques, créant des fractures au sein même des fondements politiques établis. Qui violente qui ? Qu’est-ce qui légitime la survie de qui ? De quoi ? Les certitudes s’effondrent.
Les BRICS optent pour la patience, refusant de céder aux provocations. Pas de Gog et Magog ? Pas de 3ème guerre mondiale ? Dans cette nouvelle ère, il devient évident que la réponse à une provocation n’est pas nécessairement la clé de la victoire géopolitique. Certains donneurs de leçons occidentaux voient leur crédibilité s’éroder, avec des conséquences tangibles sur des contrats stratégiques énergétiques vitaux pour leur stabilité.
Sans énergie, les Occidentaux risquent de devenir vulnérables et incapables de peser dans les affaires mondiales. La perte de crédibilité de leur pivot stratégique peut les rendre impuissants à contrôler les ressources énergétiques essentielles telles que le gaz, le pétrole, ainsi que les routes qui les acheminent. Le non-respect croissant du droit international et des règles ébranle davantage les fondements d’une gouvernance mondiale stable.
En 2023, les régimes autoritaires tirent avantage de la perte de crédibilité des gouvernements occidentaux. L’éveil des consciences au sein des masses occidentales devient une arme de déstabilisation, remodelant l’équilibre géopolitique mondial dans cette ère où le pouvoir se mesure autant à la perception qu’à la force brute…
(*) Lire Un petit scoop sur Bush, Chirac, Dieu, Gog et Magog
SOS Maires 