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Guerre économique : les paysans ne survivront pas sans un business model viable

Sans production alimentaire locale, nous sommes en danger de mort (de faim ou de malbouffe)

Sans business model viable, les paysans sont condamnés à disparaître par la prédation des oligopoles agro-alimentaires en co-gestion avec la FNSEA

Le combat pour la survie de l’agriculture locale ne se fait pas dans la rue mais dans les têtes, les ventres et les cœurs, via les portefeuilles des citoyens

Sanctuariser des terres agricoles et des échanges stratégiques

L’urgence aujourd’hui est de sanctuariser des terres agricoles pour permettre aux nourriciers locaux d’avoir des débouchés.

Faire se rencontrer les ventres, les cœurs, les portefeuilles.

À partir du moment où des terres sont sanctuarisées (sans être contre les échanges mondiaux, on ne va pas relocaliser des bananes et du cacao) ce qu’explique très bien Philippe Grégoire du SAMU Social Agricole, c’est qu’il faudrait un système d’échanges commerciaux comme la charte de La Havane, des échanges stratégiques, pour qu’il y ait des intérêts croisés entre les peuples (et se battre moins) ; des échanges commerciaux et pas une concurrence déloyale destructrice de notre résilience alimentaire dangereuse pour notre santé et notre sécurité ; pas comme aujourd’hui avec l’imposition mondiale de l’ultra-spécialisation rendant les pays totalement dépendants les uns des autres et qui enrichissent les oligopoles et les technocrates au détriment des marges des agriculteurs et surtout, de leur liberté et de leur vie.

L’urgence est de sanctuariser les terres agricoles pour permettre de se rencontrer des agriculteurs, des consommateurs et des associations qui vont permettre de donner accès à tous à une alimentation saine sur un modèle prônant le développement de la biodiversité et la valorisation du patrimoine. Les débouchés permettront aux agriculteurs de sortir de l’emprise des multinationales et des technocraties.

Un secteur vivant de subventions n’est pas viable économiquement

Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui, comme le dit très bien encore une nouvelle fois Philippe Grégoire, si on retire les subventions, il n’y a pas seule exploitation agricole qui soit autonome financièrement. Le piège s’est largement refermé depuis les années 50. En conséquence, aujourd’hui il n’y a pas de business model tenable pour les paysans.

Des business models à créer

Hors PAC, hors griffe des multinationales, hors griffes des oligopoles et des syndicats comme la FNSEA qui n’en sont pas mais partie prenante de ce capitalisme de connivence destructeur des paysans, et qui mettent en péril notre sécurité alimentaire.

Il faut une rencontre économique entre agriculteurs nourriciers, qu’ils soient conventionnels ou bio, associations de réinsertion, etc. Des acteurs qui n’aient pas du tout les mêmes portefeuilles.

Les précaires doivent pouvoir manger local et sain. S’il n’y a que les bobos, cela fait du clivage. Les précaires et les agriculteurs conventionnels finissent par détester les bobos et à la fin, il ne se passe rien. Et tant qu’il ne passe rien, le gouvernement lié aux multinationales par le capitalisme de connivence est tranquille.

Le contrôle des prix par les oligopoles en co-gestion la FNSEA : la mise à mort des paysans

Par Alexandre Boisson

Aujourd’hui enquêteur anti-fraude. Ex-policier de proximité, passé par la BAC nuit Paris puis 9 ans policier d’élite du GSPR (Groupe de sécurité de la présidence de la République) il adapte désormais les méthodes de protection des présidents de la République (anticipation, solutions d’évitement de crise, adaptation…) aux besoins d’anticipation systémique des communes face aux nouvelles crises majeures (cyberattaques, crises sociales, etc…).

Toujours engagé sur le terrain, il poursuit son travail de sensibilisation en donnant désormais des conférences, en concevant et animant des formations avec l’Institut Supérieur des Élus.

4 réponses sur « Guerre économique : les paysans ne survivront pas sans un business model viable »

Pendant ce temps là, a cout de subventions énormes mes voisins font des montagnes de nourritures ( 30 000 T, 100 m de long, 50 de large, 30 de haut ) pour faire du méthane.

Celui de Chamarandes en Haute Marne, c’est 13 paysans alliés à Shell qui investissent dans un département de 1 800 fermes sinistrées.

https://www.agri-convivial.com/t44295p450-mega-methaniseur-dans-le-sud-mayenne-prototype-ca-hurle#bottom

Pourtant de l’énergie thermique, on peut en produire sans engrais, sans désherbant, la plante retient l’eau avant qu’elle n’arrive en ville. On peut la faire pousser dans des zones sans cultures ( ZNT ). Ici c’est Gembloux en Belgique

https://www.rtbf.be/article/gembloux-du-miscanthus-pour-contrer-les-coulees-de-boue-9598578

L’hôpital de la ville est maintenant chauffer par le paysan ( 30 000 L de fuel en moins )

Bref l’enjeu est simple. Que le paysans permettent de chauffer l’école des enfants, l’hôpital, la maison de retraite de ses parents.

https://www.agri-convivial.com/t85674p100-le-miscanthus-energie-quand-le-roseau-brisa-ses-chaines#bottom

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Pourquoi l’agriculture est condamnée? Parce que la valeur ajoutée est chez le transformateur. Les gens n’achètent plus des produits mais du temps. Exemple: salade laitue 1,20€, 300g; 4€ le Kg. La même lavée essorée sous sachet: 10€ le Kg. Tonne de café arabica : 5700€. 5,70€ le Kg. 15€ le Kg en grain en magasin, 80€ le Kg en capsule chez Nespresso. On peut tout passer à la moulinette, pain, pâte à tarte, conserves, pizzas etc, depuis que les femmes ont quitté la cuisine et ne transforment plus les aliments, c’est x3, x5 , x10 du prix des produits. N’ayant plus le temps de faire les courses ailleurs qu’au supermarché (70% de part de marché sur l’alimentaire) les consommateurs n’achètent que des produits transformés. Les agriculteurs sont réduits au servage par les coopératives et géants de l’agro-business, et ne subsistent que par les aides européennes. On pourra enlever les norme ou moins taxer, la valeur ajoutée sera toujours chez les transformateurs, et cela sans compter la schizophrènie des consommateurs qui disent « soutenir » les agriculteurs et achètent des produits étrangers car moins chers (regardez un rayon de fruits et légumes en pleine saison, il y a moins de 40% de produits français). Quand dans le même temps, la part de l’alimentation dans le budget familial est passé de 35 à 18%, personne n’est tout simplement prêt à revenir en arrière et à consommer comme ses grands parents (encore moins à produire avec un potager par exemple). RIP l’agriculture française.

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[…] Elles ont réduits en esclavage la majorité des agriculteurs qui n’ont pas le contrôle de leur prix. S’en sortent les 20% qui jouent le jeu du gigantisme ou sont dans des niches encore rentables (certains vignobles). 80% sont en difficultés et ne survivent que par les subventions. […]

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