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L’ABSENCE DE DIALOGUE = BOMBE SOCIALE

L’absence de dialogue et de proximité nourrit les fractures sociales, créant des tensions prêtes à exploser.

J’ai fait partie de la police de proximité…

La police de proximité, telle qu’elle existait dans les années 1980 et 1990, a joué un rôle crucial dans le maintien du lien social dans de nombreux quartiers français. Ces policiers, souvent perçus comme des figures familières et proches des habitants, avaient pour mission de patrouiller, d’écouter et de répondre aux préoccupations quotidiennes des citoyens. L’uniforme n’était pas simplement un symbole d’autorité, mais aussi un repère rassurant. Il permettait aux habitants, en particulier dans des zones marquées par la misère et le désœuvrement, de sentir qu’ils avaient un interlocuteur en cas de problème, que ce soit pour des incivilités, des conflits de voisinage ou des inquiétudes plus larges. Cette proximité contribuait à désamorcer des tensions avant qu’elles n’atteignent un seuil de violence ou de radicalisation.

L’un des aspects les plus précieux de la police de proximité était sa capacité à maintenir un dialogue ouvert. Contrairement à l’image de l’autorité répressive, l’objectif n’était pas de stigmatiser les habitants des quartiers sensibles, mais de créer un terrain d’échange. Les policiers, parfois issus de ces mêmes quartiers, comprenaient mieux les réalités sociales, économiques et culturelles des résidents. Ils étaient, dans une certaine mesure, perçus comme faisant partie de la communauté. Cette relation de confiance permettait aux citoyens d’exprimer leurs préoccupations, mais aussi leurs ressentiments, sans peur d’une réponse punitive immédiate.

Aujourd’hui, malheureusement, ce modèle de proximité a disparu. L’ère de la police de proximité s’est achevée au début des années 2000, et bien que les intentions derrière cette réforme étaient d’améliorer l’efficacité des forces de l’ordre, les conséquences ont été dramatiques pour le tissu social de certains quartiers. L’autorité policière, une fois incarnée par l’uniforme visible et accessible, a été remplacée par une approche plus distante et plus formelle. Les policiers interviennent désormais davantage en cas de crise, souvent après que la situation se soit envenimée. C’est ainsi que, dans un contexte où la tension monte et où les habitants se sentent de plus en plus isolés, les seuls acteurs capables de désamorcer la violence sont les négociateurs du RAID. Mais ces derniers ne sont appelés que lorsque les choses sont déjà gravement compromises : prises d’otages, drames, terrorisme.

Cette absence de relais dans les quartiers a créé un vide. De nombreux groupes en France, particulièrement dans les zones urbaines sensibles, n’ont plus de point d’ancrage pour exprimer leurs frustrations ou leurs préoccupations.

En 2025, je retrouve ces frustrations dans des groupes qui ne sont pas issus de quartiers qualifiés de « difficiles ». La colère dans des collectifs sur les réseaux sociaux monte en température.

La défiance envers l’État grandit. Isolés dans des « silos » de mécontentement, l’absence de dialogue de l’Etat vise à les refermer sur eux-mêmes, nourrissant un sentiment de rejet qui se renforce au fil du temps. La citoyenneté ? Ces groupes n’y croient plus. À défaut de pouvoir s’adresser à une autorité qu’ils considèrent comme distante ou hostile, ils se replient sur des espaces où la colère et le ressentiment peuvent exploser. Ces tensions, souvent ignorées par les institutions, finissent par faire surface de manière violente, dans un contexte où la guerre de l’information, l’influence de forces extérieures et les ingérences étrangères viennent exacerber les fractures sociales.

La situation actuelle est donc périlleuse. Alors que les négociateurs du RAID n’interviennent que lorsque la situation a dégénéré, il est trop souvent trop tard pour éviter la violence. Les bombes sociales ne peuvent plus être désamorcées une fois que le point de rupture a été atteint. C’est en amont, par la réinstauration de liens de proximité, de dialogue et de confiance, que l’on pourra éviter que ces tensions ne débouchent sur une explosion incontrôlable.

Il est urgent de repenser la manière dont l’État et ses représentants interagissent avec leurs concitoyens. La guerre des mots et l’exacerbation des divisions, attisées par des influences extérieures, risquent de mener le pays vers un futur incertain, où la raison sera supplantée par la violence et la colère.

Pour conclure cet article, nous (association SosMaires) vous partageons la lettre à destination du président de la République qu’un collectif de près de 83400 abonnés veut envoyer. Au regard de ce qui est décrit supra, veuillez en comprendre la mesure. Ce courrier a peu de chance de recevoir une réponse sous cette forme. Aussi avant que vous n’en preniez connaissance, nous rappelons que notre association depuis des années, ouvre des dialogues entre élus de proximité et citoyens soucieux de l’intérêt général. Il faut en urgence désamorcer les tensions. Toutefois, ces dialogues ne servent à rien si la conscience citoyenne reste consommatrice, et ne poussent pas (ces dialogues) à l’action. Des actions sont cruciales et urgentes afin de réformer les territoires vers plus de résilience collective. Cette résilience se décide ENSEMBLE !

Bonne lecture.

Par Alexandre Boisson

Aujourd’hui enquêteur anti-fraude. Ex-policier de proximité, passé par la BAC nuit Paris puis 9 ans policier d’élite du GSPR (Groupe de sécurité de la présidence de la République) il adapte désormais les méthodes de protection des présidents de la République (anticipation, solutions d’évitement de crise, adaptation…) aux besoins d’anticipation systémique des communes face aux nouvelles crises majeures (cyberattaques, crises sociales, etc…).

Toujours engagé sur le terrain, il poursuit son travail de sensibilisation en donnant désormais des conférences, en concevant et animant des formations avec l’Institut Supérieur des Élus.

2 replies on “L’ABSENCE DE DIALOGUE = BOMBE SOCIALE”

hélas je suis convaincu que nous courons vers une guerre civile ; toutes les structures de l état sont en péril en état de mort annoncée sauf l armée mais tellement affaiblie depuis le touchant les dividendes de la paix la gendarmerie aussi qui redecouvre avec son nouveau directeur l importance de la gendarmerie mobile à l origine de la création de la maréchaussée historique et la police pourtant aux effectifs supérieurs de 50 % à la gendarmerie qui ne cesse de réclamer des effectifs par leurs syndicats alors que la gendarmerie est employée systématiquement en appui pour le maintien de l ordre et ses techniques enseignées en Dordogne par son ancien directeur le colonel Cavallier d alors

l éducation nationale la première armée de Un million de fonctionnaire dysfonctionne complètement qu elle retourne à son rôle d enseignement et laisse l éducation aux familles et aux institutions religieuses et associatives dont c est le premier rôle

pour la santé payée par les travailleurs et retraités retrouvont des conseils d administrations des contributeurs et non l état qui ne dois s occuper que de santé publique épidémie et intervention d urgences médicales par les sapeurs pompiers et retrouver des urgences ouvertes 24 sur 24 et non des fermetures nocturnes …..

et pour la jeunesse non éduquée aux valeurs civiques il faut un service national universel l impôt de sa paesonne pour rembourser la formation et l assistanat de l état pendant les 20 a 25 ans de leur vie à ses éternels enfants ..

kenavo yannig Louis

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Copie de la lettre de près de 83400 abonnés :

« À l’attention de Monsieur le Président de la République Palais de l’Élysée Objet : Préoccupations relatives aux recommandations gouvernementales en cas de guerre Copie maire de : Monsieur le Président, La diffusion d’un « kit de survie » destiné à préparer la population à une éventuelle guerre a suscité récemment de nombreuses interrogations parmi les citoyens. Bien que cette initiative vise à renforcer la résilience collective, elle soulève des questions quant aux mesures concrètes mises en place par l’État sur le plan d’urgence nationale, pour assurer la protection de l’ensemble de la population, notamment des plus vulnérables. Entre autres la responsabilité des maires concernant l’article R731-2 du code de la sécurité intérieure sur les obligations qu’ils ont auprès de leurs citoyens : – Anticipation de la durée des conflits et approvisionnement continu : Pour ceux qui peuvent se constituer ce kit, la durée imprévisible d’un conflit pose la question de l’approvisionnement continu. Un stock de nourriture et d’eau peut être rapidement consommé. Quel plan spécifique d’organisation nationale est prévu pour permettre à la population de subvenir à ses besoins si un conflit venait à s’installer dans la durée ? – Dispositions pour les personnes vulnérables : Selon l’article L.2212-2 du Code général des collectivités territoriales (CGCT), le maire est responsable de la sécurité, de la salubrité et de la tranquillité publique sur le territoire communal. Certaines personnes, en raison de limitations financières, physiques ou psychologiques, peuvent être dans l’incapacité de constituer un tel kit de survie. Quelles mesures les élus communaux envisagent-ils pour soutenir ces individus et garantir leur sécurité en cas de conflit ? – Le Plan Communal de Sauvegarde (PCS), élaboré sous la responsabilité du maire, vise à planifier les actions des acteurs communaux en cas d’événements majeurs. Y a-t-il une coordination efficace avec les services de l’État, point essentiel pour assurer un approvisionnement continu en ressources vitales ? Y a-t-il un plan d’urgence nationale ? – Rôle des maires et des collectivités locales : Les maires, en tant que premiers responsables de la sécurité et du bien-être de leurs administrés, jouent un rôle essentiel dans la gestion des crises locales. Selon l’article L.2212-2 du CGCT, ils ont pour mission d’assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques. Quelles mesures ont été prévues pour garantir un accès à l’alimentation, à l’eau potable et aux soins pour ceux qui ne peuvent pas subvenir seuls à leurs besoins ? Les maires sont-ils accompagnés dans l’organisation de centres d’accueil, de points d’information fiables et d’un soutien psychologique pour les populations les plus fragiles, notamment les personnes âgées, en situation de handicap ou isolées ? – Actions diplomatiques pour la préservation de la paix : Il est essentiel de rappeler que nous, citoyens, sommes attachés à la paix et refusons l’idée que la guerre devienne une fatalité. Quelles sont les actions diplomatiques menées pour garantir que la France soit préservée des conflits armés, et que les efforts soient concentrés sur la prévention et la résolution pacifique des tensions internationales ? – Communication et information de la population : Face aux inquiétudes légitimes de la population, il est essentiel que des réponses claires et officielles soient apportées. Nous demandons la publication d’un communiqué détaillant les dispositifs concrets prévus par l’État et les collectivités locales en cas de crise majeure. Une telle communication permettrait de répondre aux nombreuses interrogations des citoyens et d’engager le gouvernement sur des actions précises en matière de protection de la population. Ces questions ne sont pas seulement des préoccupations individuelles, mais des enjeux fondamentaux qui concernent l’ensemble de la nation. En tant que garant de la sécurité et du bien-être des citoyens, nous espérons que vous pourrez apporter des éclaircissements et des garanties sur ces points cruciaux. Dans cette attente nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, nos salutations respectueuses. »

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