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67 – Le changement radical du modèle alimentaire : un redoutable enjeu

La question principale est la suivante : quelle serait la diminution des rendements agricole en absence d’engrais azotés industriels aujourd’hui, et au final, est-ce que 10 milliards d’humains pourraient survivre l’année prochaine avec une agriculture privée d’engrais azotés…?

C’est celui d’un changement radical du modèle alimentaire que nous devons construire, si nous voulons faire face aux dures réalités du moment.

Pour ceux qui découvrent la situation, sans préparation ni recul, je ne doute pas que l’exercice soit difficile, sinon effrayant…surtout s’ils ont été bercés dans la certitude que le progrès des 30 glorieuses avait résolu définitivement la sécurité alimentaire sur la planète…

Soit que l’on ait un modèle virtuel dans la tête et des réponses toutes faites…   où que l’on soit capable d’affronter les dures réalités de la situation pour chercher des solutions…?

La question principale est la suivante : quelle serait la diminution des rendements agricole en absence d’engrais azotés industriels aujourd’hui, et au final, est-ce que 10 milliards d’humains pourraient survivre l’année prochaine avec une agriculture privée d’engrais azotés…?

Je serais tenté de répondre par une autre question préalable :  Comment ont- elles fait, ces civilisations millénaires qui nous ont précédés, avant la découverte du pétrole et de la synthèse industrielle de l’azote (vers 1840) en gros depuis 1 siècle-et-demi avant nous ? 

Je n’ai pas de formule magique à proposer qui consisterait à inter-changer une situation par une autre, sans douleur et sans dommage…

Mais il me semble que la vraie solution n’est pas de continuer la fuite en avant, en sacrifiant nos dernières cartouches (énergies fossiles et fécondité des sols) dont la disparition, sous les coups de boutoirs du doping agro-chimique se compte en milliers d’hectares perdus chaque année…

Quelques chiffres (David PIMENTEL – CORNELL UNIVERSITY de NEW-YORK)

Chaque année, nous perdons en France depuis plusieurs décennies, 20 tonnes d’humus par ha, jusqu’à atteindre la Roche-Mère dans de nombreuses régions.

A ce stade, nous allons être contraints de changer de territoires, car il n’y plus d’agriculture possible, sinon en hors-sol… mais pour combien de temps ? à quel prix ? et pour quelle valeur alimentaire ? ( faudra- t- il, tenir compte des révélations récentes sur l’effondrement des indices nutritionnels depuis cinquante ans. Exemple il faut 26 pêches d’aujourd’hui, (pommes, ou oranges, etc.)  pour équivaloir 1 seul fruit de 1950 ?)

Dans ces conditions il serait judicieux d’acheter en parallèle des compléments alimentaires pour équilibrer les nourritures médiocres et carencées…)

Mais ce n’est pas tout, en fonction des conditions pédo – climatiques contrastées sur la planète, on peut voir que dans un Pays voisin de la France : l’ Espagne, au climat plus aride, les mêmes mesures de comptage sur les ressources en humus des sols montrent un doublement des pertes en matière organique par rapport à la France, soit : 40 Tonnes par ha et par an pour nos voisins, qui sont déjà dans le rouge pour de nombreuses provinces, c’est-à-dire sur la roche-mère incultivable et en ayant perdu en même temps leurs dernières ressources hydriques, puisqu’il n’y a plus de végétation protectrice pour la rétention de l’eau…

On mesure également les pertes aux Etats-Unis qui sont de 2 milliards de tonnes de matière organique par an… Une perte évaluée à $ 47 Milliards chaque année.

Les cas les plus extrêmes sont le Moyen-Orient, certaines parties de l’Europe Centrale, et le Mexique où il n’y a plus que 6 % de terres arables.

Notre terre nourricière est de plus en plus déshabillée de ses ressources fertiles.

On perd environ 1 % par an de terres arables, soit en 30 ans 1/3 de la fertilité du Globe.

A la lumière de ces chiffres il est facile de calculer la fin du monde, sachant que depuis l’ère industrielle ce sont, environ, la moitié des terres arables de la planète qui ont été stérilisées ou passées au désert.

(Depuis le premier sommet de Rio qui affichait pendant les débats le passage au désert d’un ha toutes les 4 secondes à la grande horloge de la salle plénière…) On peut estimer que le rythme a du s’accélérer depuis, avec la déforestation généralisée sur plusieurs continents… 

L’humanité semble littéralement entrainée comme dans une danse macabre au-dessus d’un précipice avec une insouciance qui s’apparente à l’ aliénation mentale…

En conclusion de ce constat, je n’ai évidemment pas de solution magique, sinon qu’il faut avoir le courage d’arrêter le désastre avec un élan massif pour réoccuper les sols, en Paysans responsables, les cultiver et prendre soin de la Terre…

Fini les poudres de perlimpinpin, les gadgets, les pis-aller, le virtuel et les artifices…

– Où bien on change de modèle où bien l’humanité est condamnée à disparaître …

Mais je ne suis pas sûr que beaucoup de nos contemporains soient prêts aux sacrifices nécessaires pour sauver ce monde.

Il faut avant – tout faire le deuil des illusions comme dans le cas de la perte d’un être cher, en passant par toutes les phases psycho-émotionnelles bien connues de la sidération :

« le choc, la colère, la révolte,  le déni, le marchandage, la dépression, et l’acceptation »

et finalement le remède de cheval pour essayer de survivre…  

Et bien le remède de cheval est arrivé, c’est le retour à l’essentiel, le renoncement aux gadgets, le nouveau contrat avec la nature et avec la Terre, le partage et la coopération plutôt que la compétition fratricide.

Je suis prêt à en discuter avec ceux qui cherchent de bonne foi des solutions, car je suis, moi aussi en recherche pour construire collectivement ce nouveau modèle de société.

Le 24/11/2021

Philippe DESBROSSES

Une réponse sur « 67 – Le changement radical du modèle alimentaire : un redoutable enjeu »

SORTIR DU SYSTEME PRODUCTIVISME
Par André Goudin paysan Breton autodidacte

Hyper intensif reconverti à la bio en polyculture élevage, puis producteur de lupin.
J’affirme qu’il est progressivement possible de se passer définitivement de tous ces produits
chimiques de synthèse dont l’azote (résultats et communiqué de presse suivants).
Je m’en suis sorti par des techniques culturales attirant les abeilles puis d’élevage que j’ai mises
au point, par des solutions naturelles et dépolluantes (fertilisants et bio-stimulant
racinaire semences).
Mettant ma confiance dans le système productiviste qui se mettait en place, pendant 7 ans j’ai pratiqué ce système. Ma ferme était la référence du système, la coopérative organisait souvent des visites de ma ferme.

Résultats – Le cycle infernal

Malgré les apparences de réussites, je pris conscience d’être sur un mauvais chemin :
Les problèmes sanitaires sur les animaux s’intensifiaient avec une résistance de 100% aux antibiotiques.
Je notais de plus en plus de résistance aux produits phyto sanitaires sur mes cultures.
Les coûts de productions étaient de plus en plus élevés.
Il me fallait travailler et investir toujours plus alors que les terres s’appauvrissaient et la situation financière se dégradait.

Changement de cap

Objectif : produire mieux au moindre coût
Me reviennent alors toutes ces années d’apprentissage auprès d’un père qui avait une connaissance innée et approfondie des lois de la nature qu’il savait transmettre.
Ces connaissances vont être mes plus grands atouts pour me sortir du productivisme.
Sa pédagogie était interactive : explications du pourquoi et du comment puis, mise en œuvre. Il m’a surtout appris à observer et analyser avant de concrétiser.

Résultats :

Je travaillais moins pour gagner plus !
Au fur et à mesure que je travaillais sur l’équilibre agronomique du sol, mes cultures et l’état sanitaire de mes animaux s’amélioraient progressivement, augmentant la qualité de vie.
J’avais la satisfaction de créer mes produits, de participer au maintien d’un environnement sain et d’être autonome.
En moins de cinq ans, la reconversion de ma ferme en agrobiologie me permet d’être à nouveau la référence dans ce de ce modèle de production, en partie grâce au lupin.

J’obtiens des résultats sanitaires et économiques supérieurs à la moyenne du système conventionnel, référencée aux Statistiques DDAF (DIRECTION Départementale de l’Agriculture et Forêt)
Avec des techniques culturales, d’élevages simples et économiques que j’ai mis au point, cela m’a permis de :
• Faire face aux prêts liés à l’intensif
• Couvrir les besoins en azote par mon fertilisant
• Acquérir une résistance des céréales aux maladies : + 6 à 15 fois (SRPV) Ministère de l’Agriculture
• Autoproduire un aliment universel équilibré, sans maïs, enrichit en lupin remplacent le soja.
• Obtenir un poids moyen des carcasses bovines : + 10 % (EDE Chambre d’Agriculture 56)
• Dégager un revenu/ha de surface fourragère plus 45% sur l’intensif (EDE Chambre d’Agriculture 35)
• Commercialiser mes génisses en direct à un boucher à raison de 2 par mois : + 25 % de plus-value
• Réaliser un meilleur rendement en porcelets que ceux de mon groupement et du département avec l’aliment autoproduit
• Faire une économie de 70% de tracteur
• Analysés par les services des fraudes, les résultats sur céréales indiquent plus aucune trace organophosphoré, azoté et chloré.

Le technicien ingénieur EDE 35 a constaté que mes animaux avaient consommé 30 % de moins que les bovins ayant absorbés des fourrages traditionnels avec un poids de plus 10%.

Par une approche pragmatique et scientifique ma ferme a été mon laboratoire de recherches.
Ces types de méthodes :
• augmentent la résistance du sol à la sècheresse ainsi que l’enracinement et le développement des plantes.
• favorisent la vie du sol, son équilibre sanitaire, sa structure, son aération et sa perméabilité.
• stimulent la biomasse pour le développement des micros et macros-organismes bénéfiques (bactéries, champignons, vers de terre…)
• agissent sur de nombreux états physiologiques du sol et des végétaux.
• permettent l’obtention de végétaux moins sensibles aux maladies.
• ne polluent pas les nappes phréatiques grâce à son azote organique assimilable sous forme lente et non lessivable.
• participent à la dépollution progressive des sols.
• réduisent les besoins en eau ainsi que les coûts et le temps de travail.
• freinent le développement des herbes indésirables.

André GOUDIN – Agro-Alyzés Environnement – AAE
P° : 06 87 51 94 89 – email :agoudin@agro-alyzes-environnement.com
https://agro-alyzes.com N° Siret: 484 712 328 000 42

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